Femme cherche Homme Charming

Hier soir, en me couchant, j’ai pleuré. C’est venu soudainement, de manière assez intense, intime, sans même avoir spécialement vécu un événement spécifique.

Ces pleurs sont venus du plus profond de mon être. Ils exprimaient ma vulnérabilité, mon sentiment de solitude, ma tristesse, ma lassitude.

Je suis une femme heureuse. J’aime ma vie. J’ai la chance de vivre dans un logement où je me sens chez moi, à ma place, dans un cocon. J’ai commencé une nouvelle formation qui me rapproche toujours plus vers mon chemin de vie. Je suis bien plus en paix avec moi-même et mon histoire. Je suis bien plus connectée à mon corps et à mes émotions. Je suis bien plus consciente de mes besoins. J’apprends de plus en plus à dire non pour me dire oui. J’apprends aussi à être plus douce envers moi. Je suis entourée d’une famille aimante et de merveilleuses amies.

Mais, car il y a toujours un mais, parfois je me sens seule. Profondément seule. Intimement seule. Douloureusement seule. J’aimerais qu’une personne pense à moi le matin en se levant et le soir en se couchant. Et m’envoie aussi des petits messages en journée, pour me partager une part de son quotidien, ou une pensée fugace ou juste pour simplement dire tu es là dans chacun de mes pas. Pas juste penser à moi mais me le dire, être vraiment là. Quelqu’un qui m’apprécie pour celle que je suis, qui veut de moi dans sa vie. Oh pas dans une présence physique chaque minute de chaque jour. Ce n’est pas le quotidien physique qui pour moi est une preuve de l’intérêt pour l’autre. Elle s’apparente souvent plus à une habitude qu’à autre chose. C’est quelque chose à la fois de moins tangible et pour moi de plus profond. Écrire un message c’est un acte, c’est un choix. Par conséquent, il y a action, il y a volonté. Il y a la capacité à se dire : je mets en suspend ce que je vis pour 1mn histoire d’écrire à la personne qui m’est chère.

Je sais que cela fait de moi une incommensurable romantique. Sûrement en dehors de la réalité. Mais n’est ce pas ça aussi l’amour ? Quelque chose hors du temps. Pourquoi rendre ça si banal, en perdant son essence ?

Certes, nous avons notre quotidien, notre histoire, nos peurs, nos questionnements. Qu’il n’est pas toujours facile de garder cette essence hors de tout cela. Partager aussi ses peurs, ses questionnements, ne pas se comprendre parfois, bien sûr que cela fait partie de la relation et permet aussi de construire la relation. Mais pour moi, protéger ce langage de l’amour, ce lien est primordial. Et aide justement à donner un équilibre à la relation.

Hélas, j’ai l’impression de n’y avoir jamais le droit. Que cette douceur, cette présence est toujours extrêmement fugace dans ma vie. Cela dure au mieux un mois et ensuite ça part en eaux de boudin. La violence, la colère prennent le dessus, l’incompréhension, la douleur, le rejet. Et je me retrouve complètement perdue, blessée, dans une remise en question de moi constante. Et je ne comprends absolument pas la répétition de ce schéma. Et je fréquente des hommes de profil, d’histoire, de vie très différentes.

Alors oui, dans le développement personnel, on entend très souvent : ne cherchez pas chez l’autre ce que vous pouvez/devez vous offrir. J’ai besoin d’amour ? A moi de me le donner. J’ai besoin de douceur ? A moi de me la donner. J’entends. Mais parfois c’est trop compliqué. Parfois, on a besoin de l’autre, de sa présence, de sa capacité à nous transmettre de la douceur, de l’amour. Et aujourd’hui, je suis ok avec ça. Je l’assume.

Et j’arrête de me remettre constamment en question. Je sais que j’ai à travailler la colère. Même si mes mots ne dépassent absolument jamais ma pensée, j’ai tendance à ne pas la laisser passer et à ne pas laisser mes pensées se poser avant de répondre à l’autre. Je peux paraître hargneuse car j’ai besoin de réponse, c’est viscéral. Pour autant, je sais être à l’écoute, généreuse, qui a énormément d’amour à donner.

Je suis lasse de mes cicatrices émotionnelles. Je ne sais pas du tout quelle orientation prendre. Peut-être ce fameux lâcher-prise qui ne me parle pas. Je n’ai aujourd’hui pas la réponse.

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