SON CORPS, SA PREMIÈRE MAISON. Entre s’apprivoiser, sa (re)découverte, son rejet, une tentative d’amour… A la recherche d’un constant équilibre.

Il y a quelques années, Marion Seclin a écrit une lettre à son corps (https://www.youtube.com/watch?v=NCiD7EBrhlA&ab_channel=MarionSeclin). Je l’ai trouvé très inspirante et touchante. J’étais admirative de sa force intérieure qui lui a permis cette rencontre. J’avais un peu plus d’une trentaine d’années et il a été pour moi une croisée des chemins.

A partir du moment où j’ai pris conscience de mon corps, j’en étais déconnectée. Il vivait hors de ma conscience. Et j’ai développé de la dysmorphie. Je me voyais bien plus grosse que je ne l’étais vraiment. Et puis j’ai pris une trentaine de kilos sans m’en apercevoir. Mais je restais toujours déconnectée à mon corps.

Et puis, une première croisée des chemins pour me reconnecter à lui, la vidéo de Marion Seclin. J’écris moi même une lettre. Je pense que c’était le premier jalon de ma connexion. Puis je me suis formée à la sophrologie. Et là, wahou. Ma conscience et mon corps se connectent.

Je suis une personne qui somatise. Pendant plus de 20 ans, j’allais chez l’ostéopathe tous les 3 mois car mon sternum était bloqué. Sans pour autant « traiter la problématique » à la source. Tout simplement parce que je ne me posais pas la question. Et puis, la sophrologie. La première étape qu’on nous apprend est de nous connecter à notre corps. Ressentir ses messages. Lorsque notre corps se bloque, se casse, c’est parce que tout les autres messages subtiles n’ont pas été entendus.

Aujourd’hui, j’entends les murmures de mon corps. Oh, il continue de se bloquer car je somatise mais j’entends quand même ses murmures, ses messages. Et j’arrive à prendre du recul, à faire au mieux pour l’apaiser et rester connectée à ma conscience.

Pour autant, je ne suis pas encore dans cet amour, dans ce respect pour ce temple, pour ma première maison, mon corps.

Ce qui m’aide, c’est la photo. Régulièrement, je me prends en photos. Je ne parle pas de selfie, je parle de photos nu, face à moi même. Et je joue sur les pauses. Certes, en me mettant en valeur. Mais en passant par le canal de la photo, cela me permet d’avoir un regard plus bienveillant. Et il y a un an, un photographe amateur a pris contact avec moi. J’ai alors découvert le regard « neutre » du photographe, le jeu, l’exigence aussi des poses. Je me suis sentie en harmonie.

Le troisième jalon sur le chemin de mon équilibre avec mon corps est que j’ai arrêté de me maquiller tous les jours. Un soir, je me suis ouverte le mollet. 5 points de suture. Autant dire que le lendemain, pour aller au travail, je n’étais pas du tout, mais alors pas du tout motivée pour me maquiller. J’avoue, j’avais peur. Première personne que je rencontre arrivée au travail : « oh dis donc, ça te change ». Je change de couleurs. Et elle de poursuivre : « de te voir sans lunettes »… Et voilà. C’était tout simple. Il m’a quand même fallu plusieurs semaines avant que je redécouvre la beauté de mon visage au naturel. Aujourd’hui, je me maquille soit parce que j’en ai envie, soit à des moments où je ne me sens vraiment pas bien et que j’ai besoin d’un boost émotionnel. Alors, je me maquille mais avec plaisir et surtout en conscience. Quand je me démaquille, je suis bien moins sévère avec moi-même.

Alors certes, j’ai toujours mes 30 kilos « en trop », parfois, je me sens moche et me focalise sur mes « défauts ». Mais je me sens plus ancrée, plus moi-même, plus en équilibre. Et c’est un cadeau. Je ne l’apprécie pas chaque jour à sa juste valeur mais j’essaye de le savourer et de l’accueillir souvent.

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