Pas d’IST, Pas enceinte, Pas 28000€, Pas de Princes Charmants : les dures leçons de 2024

J’adore chercher des titres assez parlant quand j’écris mes articles. Celui-ci peut malgré tout sembler assez abrupt, tout comme mes leçons de l’année 2024.

Mon année 2024 a été assez intense et difficile dans ses leçons. Avec du recul, je sais que ça a été une année de prise de conscience de schémas, de facilités. Et même si ça a été violent, cela m’a offert l’opportunité de lâcher tout cela et d’avancer sur mon parcours et me permettre ainsi d’avancer.

La leçon la plus paralysante et ayant eu un énorme impact psychologique a été la perte de mes économies, soit 20 000€ ainsi que 8 000€ prêtés par ma Maman. J’étais fatiguée, je veux partir de mon travail qui s’est fortement dégradé et où je vis du harcèlement moral. Je ne cherche pas à me justifier, plutôt à donner un contexte. Une personne qui se disait appartenir à la société intérim Randstad m’a alors écrit par telegram pour me proposer un petit job sur internet. Je me suis dit pourquoi pas. Une deuxième personne m’a alors contacté par whatsapp et m’a formé à ce job. L’idée était de générer deux séries de 33 clics pour permettre à des hôtels d’améliorer leur visibilité sur internet. Et en faisant ça, je recevais une commission. Mais, car il y a un mais, certains clics généraient des « annonces commerciales » qui permettaient de recevoir une commission 9 fois supérieure. Sauf que pour recevoir cette commission si alléchante, il fallait « investir ». Au début, c’était une toute petite somme. Et j’ai récupéré plus de 300 €. Ça y est, ils m’avaient « harponné ». Lors d’une deuxième série de 33 clics, 3 annonces commerciales se sont générées et les sommes demandées étaient de plus en plus importantes. et cela a fait que sur mon « compte de travail » je me suis retrouvée avec une somme de plus de 30 000 €. Je pensais récupérer cet argent, sauf que comme par hasard, j’étais montée d’un pallier. Je devais donc générer encore 4 clics. Avec bien sûr un risque de voir apparaître une nouvelle annonce commerciale. Le service support me rassurait, me disait que je ne devais pas penser si « négatif ». Et bien sûr, comme vous vous en doutez, une annonce est tombée. Et je devais alors vers 40 000€. Bien sûr, j’avais déjà mis toutes mes économies, c’était impossible pour moi. Mais je voulais absolument récupérer mon argent. Mon « agent », celle qui m’avait formé à ce job, était très embêtée de ma situation. Elle m’a fait contacté le service support qui m’a proposé une aide : ne payer que 50% de la somme. Mais ce n’était toujours pas suffisant. Elle m’a alors dit qu’elle allait me prêter 5000€ et que son agent à elle va faire de même. Je me suis alors dit : non, ça ne peut pas être une arnaque. On ne prête pas 5000€ à une parfaite inconnue. Alors me voilà à « réinvestir » 8000€ prêtée par ma Maman qui a bien voulu me faire confiance malgré ses doutes. Le jour du virement, voilà que mon agent ne peut finalement pas verser les 5000€…. Et voilà, j’ai donc perdu 28 000€.

Cela m’a totalement traumatisée. J’ai ressenti un sentiment de honte sans limite. Je suis certes dépensière mais là c’est comme si j’avais pris cet argent et y avais mis le feu. J’ai eu honte envers ma Maman, envers mon frère, envers mes amies. J’ai toujours eu conscience que l’argent ne tombe pas du ciel, j’ai toujours pas mal travaillé car j’ai toujours beaucoup dépensé. Souvent des dépenses émotionnelles et sans réflexion ni même besoin. Mais perdre cet argent n’avait aucun sens. Comment j’avais pu continuer sans même m’arrêter ? Ma psychologue y a vu un coup de poker. Dans ma famille, la lignée de mon Père, les hommes étaient joueurs. Elle y a vu une sorte de schéma familiale et cela m’a parlé. Cela ne m’a pas enlevé le sentiment de honte. Mais m’a au moins offert une explication disons plus rationnelle.

Au même moment sont entrés dans ma vie deux hommes. Deux hommes que je pensais réfléchi, soutenant, mature. Dans ma réflexion, j’ai pris conscience être polyamoureuse. J’ai donc orientée mes recherches relationnelles dans ce sens. Le premier n’avait pas d’autres relations à ce jour. C’est une personne très intéressante, avec qui j’avais un vrai plaisir à converser. Mais, il n’a pas été capable de répondre à certains de mes besoins (deux fois je lui ai demandé d’être soutenant et il n’en a pas été capable). En outre, il m’a un soir appelé par un autre prénom et avait tendance à complètement oublié ce que je lui avais déjà raconté. De même, de par nos différences de caractère, nous avions du mal à communiquer. Il avait tendance à marcher sur des œufs avec moi ce qui m’horripile et me fait devenir plutôt piquante voire agressive. Et ce qu’il pouvait me déclarer à l’écrit (être contente à me voir), il ne me le disait pas à l’oral. Il ne me disait jamais non plus qu’il me trouvait belle ou séduisante, ou je ne sais quoi. Bref, bien que ce soit une personne très gentille, elle ne me convenait pas. Et puis il y a eu une 2e personne. Lui fréquentait déjà 3 femmes et ne pouvaient me donner qu’1 week-end par mois. Pour moi, c’était parfait. Je n’avais pas plus de temps à lui consacrer ni même spécialement le besoin, du moment que le lien est nourri par des écrits et/ou des appels. Ce qui était également ok pour lui. Les deux rencontres se passent parfaitement. Sauf que, cela se dégrade soudainement. Il devient extrêmement violent dans ces vocaux, sous couvert de réflexions personnelles sur ce qui a son sens ne convient pas. Ça a été extrêmement violent à recevoir. D’autant plus que j’ai reçu ces 10mn de vocaux le lendemain de la cérémonie de libération des cendres de mon Papa. Magnifique timing pour une personne qui se définit comme empathique. Après un temps de réflexion, j’ai décidé de stopper cette relation.

Ces deux relations ont fait des dégâts et ont rajouté d’importantes cicatrices à mon cœur artichaut. Cela fait plus de 15 ans que je ne vis que des relations très éphémères (entre 1 à 3h). Cette année, je sais ce que je veux, où je vais. Je suis très claire dans mes attentes, dans mes envies. Et j’ai envie de faire entrer des personnes dans ma vie, des personnes avec qui construire un avenir, de faire du chemin ensemble. Au final, je me retrouve avec une personne incapable d’être présente, qui se dit déconstruite mais qui n’est pas conscient qu’il est loin de l’être parce qu’il ne suffit pas de le dire pour l’être. Moi-même je me déconstruis et j’en suis loin et en plus je suis une femme. Donc premier décalage entre la manière de se présenter et la réalité de ce qu’il est. Et une autre qui va poser sur moi ses pensées et à aucun moment ne prend conscience que ce sont ses doutes, ses prises de conscience. Là encore un énorme décalage entre ce qu’il pense être, l’idéal qu’il aimerait être et ce qu’il est vraiment. Sauf que lui, contrairement à la première personne, a été extrêmement violent dans la forme et dans le fond. Et en plus incapable de simplement s’excuser.

En novembre, départ en vacances détente avec ma Maman. Elles nous offrent une semaine de thalasso en Tunisie. Il fait beau, le lieu est agréable, nous sommes vraiment dans un environnement de bien-être. Et puis il y a ce jeune serveur. Charmant. J’ai toujours été attiré par les maghrébins. Et il s’avère que je venais de vivre les deux déconvenues émotionnelles évoquées précédemment. Alors, je me suis laissée séduire. Un sentiment d’illusions. Alors, je m’y suis plongée, sans réfléchir. Forcément, dès le premier soir, cela dérive sexuellement. Mais il refuse de se protéger. J’ai beau lui expliquer les risques (d’IST et me mettre enceinte), il me parle de retrait et m’assure être clean. Je suis lasse de me battre, je veux juste oublier, tout oublier. Alors, je cède, plusieurs fois. J’ai absolument conscience de ma bêtise, de reproduire un schéma toxique, de ne pas être safe, de ne pas être raisonnable. Mais je m’en fous. Je veux juste me laisser aller. Mais quand je reviens, cela m’obsède. Et me met dans un état de stress intense. Je sais qu’il me faut attendre 6 semaines minimum. Et 6 semaines, cela tombe juste avant les vacances de Noël. Or, je ne veux absolument pas avoir les résultats avant cette semaine en famille. Alors, j’enferme tout ça dans une boîte dans mon cerveau pour oublier. Je fais carrément l’autruche. Sauf que, 2e déconvenue et source de stress, ce charmant pas charmant m’écrit, un peu en panique. Pour me demander de l’argent… Il aurait besoin de 1000€. Je lui explique que je n’ai plus d’économie. « Nan, mais je ne te demande pas 1000€ mais 400/500€ ». J’en suis restée sans voix. Je me suis sentie trahie (naïve, certes) mais trahie. Mon illusion volait complètement en éclat et relançait mon stress post-traumatique dû à ma grosse perte d’argent. Je ne pouvais rien faire pour ce stress mais je pouvais me libérer du stress des IST et du risque d’être enceinte. Je ne voulais pas passer en 2025 avec ce poids. Alors le 31 je prends mon courage en main et je vais faire mes tests. Normalement, j’aurai dû attendre au moins 24h avant d’avoir les résultats. Mais je les ai eu dès l’après-midi. Et ils étaient négatifs. J’ai ressenti une telle joie, un tel soulagement. Alors, ni une ni deux, je fais également, pour la première fois, de ma vie un test de grossesse, lui aussi négatif. Je pouvais enfin laissé en 2024 cette erreur.

L’année 2024, notamment les 4 derniers mois, a été une année intense en prise de conscience et en libération des schémas toxiques que je répète :
1. Travailler sur un rapport plus sain à l’argent. Penser à l’avenir, être plus économe, ne me rendra pas plus malheureuse. J’ai largement de quoi me rendre heureuse dans ce que je possède. A quoi cela me servirait de posséder plus ?
2. Lister mes red flag pour mes relations futures. Et si l’un d’eux apparaît, c’est non. Je n’ai plus à me brader. J’ai de la valeur. Je peux être aimée. Je n’ai pas à m’adapter à l’autre pour être aimée. Si l’autre ne prend pas du temps pour moi, alors je n’ai pas à prendre pour lui.
3. Etre safe, se respecter est important. J’ai à ce jour eu énormément de chance de ne pas tomber malade, de ne pas attraper d’IST. Là encore, plus de laisser-passer. Et ne plus faire confiance les yeux fermés même pour un beau sourire.
4. Poser ce qui est important pour moi, quelles sont mes peurs, quelle direction je veux prendre, ce que je ne dois plus accepter.

Femme cherche Homme Charming

Hier soir, en me couchant, j’ai pleuré. C’est venu soudainement, de manière assez intense, intime, sans même avoir spécialement vécu un événement spécifique.

Ces pleurs sont venus du plus profond de mon être. Ils exprimaient ma vulnérabilité, mon sentiment de solitude, ma tristesse, ma lassitude.

Je suis une femme heureuse. J’aime ma vie. J’ai la chance de vivre dans un logement où je me sens chez moi, à ma place, dans un cocon. J’ai commencé une nouvelle formation qui me rapproche toujours plus vers mon chemin de vie. Je suis bien plus en paix avec moi-même et mon histoire. Je suis bien plus connectée à mon corps et à mes émotions. Je suis bien plus consciente de mes besoins. J’apprends de plus en plus à dire non pour me dire oui. J’apprends aussi à être plus douce envers moi. Je suis entourée d’une famille aimante et de merveilleuses amies.

Mais, car il y a toujours un mais, parfois je me sens seule. Profondément seule. Intimement seule. Douloureusement seule. J’aimerais qu’une personne pense à moi le matin en se levant et le soir en se couchant. Et m’envoie aussi des petits messages en journée, pour me partager une part de son quotidien, ou une pensée fugace ou juste pour simplement dire tu es là dans chacun de mes pas. Pas juste penser à moi mais me le dire, être vraiment là. Quelqu’un qui m’apprécie pour celle que je suis, qui veut de moi dans sa vie. Oh pas dans une présence physique chaque minute de chaque jour. Ce n’est pas le quotidien physique qui pour moi est une preuve de l’intérêt pour l’autre. Elle s’apparente souvent plus à une habitude qu’à autre chose. C’est quelque chose à la fois de moins tangible et pour moi de plus profond. Écrire un message c’est un acte, c’est un choix. Par conséquent, il y a action, il y a volonté. Il y a la capacité à se dire : je mets en suspend ce que je vis pour 1mn histoire d’écrire à la personne qui m’est chère.

Je sais que cela fait de moi une incommensurable romantique. Sûrement en dehors de la réalité. Mais n’est ce pas ça aussi l’amour ? Quelque chose hors du temps. Pourquoi rendre ça si banal, en perdant son essence ?

Certes, nous avons notre quotidien, notre histoire, nos peurs, nos questionnements. Qu’il n’est pas toujours facile de garder cette essence hors de tout cela. Partager aussi ses peurs, ses questionnements, ne pas se comprendre parfois, bien sûr que cela fait partie de la relation et permet aussi de construire la relation. Mais pour moi, protéger ce langage de l’amour, ce lien est primordial. Et aide justement à donner un équilibre à la relation.

Hélas, j’ai l’impression de n’y avoir jamais le droit. Que cette douceur, cette présence est toujours extrêmement fugace dans ma vie. Cela dure au mieux un mois et ensuite ça part en eaux de boudin. La violence, la colère prennent le dessus, l’incompréhension, la douleur, le rejet. Et je me retrouve complètement perdue, blessée, dans une remise en question de moi constante. Et je ne comprends absolument pas la répétition de ce schéma. Et je fréquente des hommes de profil, d’histoire, de vie très différentes.

Alors oui, dans le développement personnel, on entend très souvent : ne cherchez pas chez l’autre ce que vous pouvez/devez vous offrir. J’ai besoin d’amour ? A moi de me le donner. J’ai besoin de douceur ? A moi de me la donner. J’entends. Mais parfois c’est trop compliqué. Parfois, on a besoin de l’autre, de sa présence, de sa capacité à nous transmettre de la douceur, de l’amour. Et aujourd’hui, je suis ok avec ça. Je l’assume.

Et j’arrête de me remettre constamment en question. Je sais que j’ai à travailler la colère. Même si mes mots ne dépassent absolument jamais ma pensée, j’ai tendance à ne pas la laisser passer et à ne pas laisser mes pensées se poser avant de répondre à l’autre. Je peux paraître hargneuse car j’ai besoin de réponse, c’est viscéral. Pour autant, je sais être à l’écoute, généreuse, qui a énormément d’amour à donner.

Je suis lasse de mes cicatrices émotionnelles. Je ne sais pas du tout quelle orientation prendre. Peut-être ce fameux lâcher-prise qui ne me parle pas. Je n’ai aujourd’hui pas la réponse.

Le Prince charmant

Le prince charmant. Je me suis construite avec les disneys & les Bridget Jones, les Rencontre à Nothing Hill, Love Actualy,… Le Prince charmant fait partie intégrante de moi, d’autant plus que mon premier grand amour a été un coup de foudre fusionnel. Mais la vie a tendance à détruire nos illusions car l’illusion n’est pas la vie. La trilogie Matrix nous a suffisamment amené à y réfléchir…

Aujourd’hui J’ai 38 ans et je ne crois plus au Prince Charmant. J’ai conscience de son illusion, liée à une certaine perfection. Du moins, c’était ce que je croyais.

Je ne crois plus au Prince Charmant Disney qui arrive sur son cheval blanc prêt à me sauver. Je n’ai pas besoin d’être sauvée. Je suis capable de le faire toute seule. Alors pourquoi lorsqu’un homme n’a pas la capacité de répondre à l’expression de mes besoins, je me sens trahie et encore plus seule et surtout désillusionner ?

Cette nuit (oui, il est plus de 3h du matin, je suis en pleine insomnie à la suite d’une profonde tristesse et de fortes douleurs au bras (vive la somatisation ^^), je me questionne.

J’ai rencontré une personne intéressante, cultivée, à l’écoute, bienveillante. Et j’ai pris conscience que cette description correspondait parfaitement à mon Prince Charmant d’illusion. Or le Prince Charmant n’existe pas dans la vraie vie. Car nous sommes dans la réalité et ce ne sont que des hommes, de simples hommes, avec leurs failles. Et c’est un constat amer. J’ai beaucoup de mal à l’accepter, à le comprendre et surtout à me confronter à cette désillusion.

Il s’avère qu’actuellement, je suis en plein SPM émotionnellement. J’ai donc besoin d’attention, de patience, de compréhension, d’écoute. Je n’ai pas besoin de paternalisme, qu’on me demande de me justifier, d’incompréhension, de silence et d’éloignement.

Pour la première fois, j’ai clairement exprimé mes peurs, mes besoins. Et je me retrouve encore plus seule, plus rejetée, plus incomprise. Et je ne comprends pas pourquoi cela m’arrive. Je ne comprends pas en quoi il semble si difficile de mettre son ego de côté et de simplement me faire passer en première, en priorité. Pour un laps de temps court en plus, pour simplement prendre soin de moi, sans que cela soit un prérequis ou ne remette en question l’équilibre du couple (je ne supporterais pas une inégalité) ou sa place en tant qu’homme. Sauf qu’il n’est pas un Prince Charmant, ce n’est qu’un être humain avec ses peurs, ses traumas, ses questionnements, son besoin d’être rassuré.

La question est est ce que j’accepte cela ? Suis-je capable de passer outre ma déception, mon sentiment de trahison et de laisser le temps à l’histoire de se développer ?

Consentement à l'utilisation de Cookies avec Real Cookie Banner